MAGA développe une lassitude envers la « tech right ». − Cernovich sur « X »
Par James Howard Kunstler - Le 6 juin 2025 - Source Clusterfuck Nation
À l'ère de la surcharge d'informations, où le cerveau de chacun est devenu un trou noir, nous verrons combien de temps les gens se souviendront de la crise de colère épique d'Elon Musk. Selon les dernières nouvelles, M. Trump et Wonderboy ont prévu une conversation téléphonique aujourd'hui, vendredi, soi-disant pour « se réconcilier ».
Tout ce psychodrame ressemble à un épisode du film Batman que l'Amérique est devenue. On pouvait voir venir le rebondissement actuel à des kilomètres à la ronde. Même cet été, les pitreries spasmodiques d'Elon pendant la campagne électorale semblaient suspectes et liées à la drogue. Il aurait consommé de la kétamine, qui provoque des changements d'humeur allant de l'euphorie à l'anxiété et à l'agitation, ainsi que des troubles de l'élocution. Elle peut également altérer le jugement et entraîner une désinhibition susceptible de provoquer des comportements à risque. On ne peut s'empêcher de se poser des questions.
Pendant ce temps, le légendaire quatrième tournant entre dans sa phase critique. La civilisation occidentale, dont nous faisons partie, continue de sombrer dans l'histoire. Au cas où vous seriez distrait par les pitreries de M. Musk, sachez que nous sommes sur la voie d'une guerre mondiale, d'un effondrement politique et d'une faillite mondiale.
Parmi les événements étranges, notons la présence, il y a une semaine, de l'ancien directeur de la CIA, Mike Pompeo, à un « forum sur la sécurité en mer Noire » à Odessa, en Ukraine, où - tenez-vous bien - il a appelé à une « victoire totale » sur la Russie et a plaidé pour que la Crimée soit reconnue comme faisant partie de l'Ukraine (ce qui ne figure pas dans le dossier intitulé « Réalité »).
Un appel à la « victoire » implique que nous sommes en guerre contre la Russie ou que nous cherchons à entrer dans une telle guerre. Certes, le « blob » néoconservateur et des services secrets américains a déclenché la guerre entre l'Ukraine et la Russie en 2014, lorsque Victoria Nuland, la « Cookie Monster » du département d'État, a déclenché la révolution colorée de Maïdan. Et « Joe Biden » a continué d'attiser le conflit avec de l'argent, des munitions et des discours incendiaires. Mais M. Trump s'est efforcé cette année d'éteindre le feu, aussi difficile que cela soit, alors que l'UE et le reste de l'OTAN battent le tambour de la guerre en coulisses.
Que faisait Mike Pompeo à Odessa ? On peut affirmer qu'il violait la loi Logan : il tentait de mener une politique étrangère indépendante, en dehors du gouvernement, et de manière assez dangereuse, en appelant à la guerre, même de manière détournée. Et puis, vous avez les sénateurs Lindsey Graham et Richard Blumenthal qui s'envolent pour Kiev afin de s'entretenir avec le cocaïnomane non élu qui dirige la machine de guerre ukrainienne. Et hop, le lendemain, l'Ukraine lance son bombardement à longue distance au cœur de la Russie, détruisant une partie de ses forces nucléaires stratégiques. Le but était clairement de provoquer une réponse qui pourrait servir de casus belli à l'UE pour lancer sa guerre tant attendue (folle et suicidaire) contre la Russie.
Pourquoi Pompeo, Lindsey Graham et Blumenthal n'ont-ils pas été arrêtés à leur retour aux États-Unis ? Tout ce qu'ils ont fait en Ukraine sentait l'affaire louche à plein nez. M. Patel, du FBI, un ancien procureur américain qui sait comment gérer ce genre de choses, aurait dû les traîner tous les trois dans une pièce sans fenêtre pour les interroger. Qui Mike Pompeo prétend-il représenter exactement ces jours-ci ? Qui a payé son voyage à Odessa, et qui l'a accompagné ? Et pourquoi personne ne pose ces questions ?
La crise d'intempérance d'Elon Musk aurait été provoquée par son dégoût pour le « gros et beau projet de loi » présenté au Congrès, qui n'est pas vraiment un budget, mais un ensemble de mesures de réconciliation budgétaire obligatoires assorties de nombreuses fioritures. Bien sûr, on est en droit de se demander : quelle loi issue de cette ferme des animaux n'est pas une monstruosité ? Peut-être faut-il un monstre pour combattre un monstre.
Peut-être que l'Amérique doit passer de sa phase Batman à quelque chose qui ressemble davantage à King Kong contre Godzilla. De toute façon, la multitude de petites gens sont piétinés. Et la faillite de l'Amérique se présente déjà comme une sorte de septicémie systémique qui conduit les gens ordinaires et les petites entreprises à la ruine, même si les marchés boursiers et obligataires parviennent à se maintenir à flot. Personne ne peut se sentir à l'aise dans la situation actuelle.
Le Parti démocrate a joué le Joker au cours des dix dernières années Batman, travaillant d'arrache-pied pour plonger le pays dans le chaos. Ce film est terminé. Aujourd'hui, aussi étrange que cela puisse paraître, cela ressemble de plus en plus à une confrontation entre les États-Unis (King Kong) et l'Europe (Godzilla). La Russie est la dame en péril, cachée parmi les fougères, qui regarde les brutes se rugir dessus. La Chine est un peu comme Ming l'Impitoyable, venu d'une planète lointaine (et d'un autre film), qui attend en coulisses de voir ce qui va se passer.
L'Europe a des envies suicidaires. Son économie s'effondre. Elle sacrifie deux mille ans de culture à une nouvelle invasion barbare. Les gouvernements britannique, français et allemand se sont lancés dans une politique orwellienne contre leurs propres citoyens. L'UE, qui n'a pas été élue, s'est transformée en une machine tyrannique qui broie tout ce qui ressemble à une entreprise. Et les tambours de guerre qu'elle bat ne peuvent qu'apporter une pluie battante de « noisettes » hypersoniques russes, détruisant la seule chose qui lui reste : ses villes autrefois charmantes. Si cela ne suffit pas pour achever l'Europe, attendez l'implosion du marché bancaire et obligataire.
M. Trump sait que Godzilla est sur le point de tomber d'une falaise. Il est plus enclin à rejoindre cette dame dans les fougères et à retourner dans la jungle humide et accueillante. Si vous voulez vraiment sauver ce qui reste de la civilisation occidentale, la Russie, dans sa forme actuelle, serait votre alliée naturelle, et non votre adversaire. Personne ne sait comment nous allons sortir de ce film, mais le temps ne s'arrête pas et un jour, nous retrouverons un monde de nations qui auront renoncé à se comporter comme des monstres... et peut-être que le prochain film sera quelque chose de plus léger, avec Cary Grant et Kate Hepburn et un léopard apprivoisé.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d'abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu'au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone